Escapade culturelle á Lima
Du jeudi 16 au dimanche 19 avril.
Après un passage par le désert dans la région d'Ica et un peu de plage avec les pélicans de Paracas nous voici dans la capitale péruvienne : Lima. Nous en profitons pour nous renseigner un peu plus sur les cultures précolombiennes du pays et découvrons un superbe musée, le "Museo Larco", qui regorge de trésors non seulement Incas mais aussi Chavin, Huari, Nazca, Chachapoyas et bien d'autres.
En effet, si pendant des siècles les Espagnols ne mentionnèrent que les Incas, c'est parce que ces derniers s'étaient emparés de presque tout le territoire et le dominaient depuis 150 ans lorsque les conquistadors débarquèrent au Pérou. Les recherches archéologiques montrèrent plus tard que la civilisation avait en fait surgit 5000 ans auparavant.
Une visite donc essentielle pour comprendre l'histoire des nombreuses ruines du pays, toutes construites par de différentes ethnies. Je ne vais bien sur pas reproduire le musée, mais essayer de partager quelques éléments qui m'ont particulièrement intéressée.
Le culte d'un Dieu puissant.
Depuis la naissance de la civilisation, les diverses ethnies qui peuplèrent le Pérou avaient cette même croyance en une créature hybride représentée par trois animaux sacrés : - l'oiseau, incarnant le pouvoir céleste des dieux et donc celui d'offrir la pluie pour les cultures ; - le félin, symbole de la terre et du monde des humains, donc de la fertilé du sol travaillé par ces derniers. - le serpent, image du monde souterrain dans lequel partent les morts (donc le monde des ancêtres) mais aussi duquel surgissent les fruits. Ces symboles sont aujourd'hui toujours essentiels pour les cultures Indigènes qui peuplent le Pérou. Bien sur, l'influence coloniale est elle aussi extrêmement présente mais beaucoup ont ici l'ouverture d'esprit de prendre un peu de ce qui leur plait dans chaque religion. Ainsi, au Pérou on va souvent dans les églises prier non pas le Dieu chrétien que les conquistadors n'ont cessé de vouloir imposer mais bel et bien la Pachamama. |
Les sacrifices humains :
Les sociétés précolombiennes, vous l'avez compris, vénéraient donc les forces de la Nature. Afin de satisfaire cette dernière, il avaient recours aux sacrifices humains. Chez les Mochicas par exemple, la cérémonie commençait par un combat rituel en corps à corps (toujours avec de somptueux vêtements) qui permettait de désigner des victimes pour le sacrifice : l'un des guerriers devait déposséder son adversaire de sa coiffe, évidemment sans le tuer ou le blesser. L'on déshabillait ensuite le perdant avant de l'attacher pour l'emmener en procession vers le lieu du rituel où il était généralement égorgé puis vidé de son sang. Le précieux liquide était finalement offert aux Dieux afin de s'assurer leur protection et pouvoir espérer des conditions climatiques propices à de bonnes récoltes.
L'importance des métaux :
Dans l'ancien Pérou, l'or et l'argent étaient respectivement associés au soleil et à la lune. En effet, à cette époque seuls les astres brillaient, raison pour lequel leur était conféré un pouvoir surnaturel. Ainsi, les orfèvres étaient considérés comme des magiciens de procédés incompréhensibles (transformer les éléments de la nature en objets éclatants), et jouissaient d'une position sociale très élevée.
Les bijoux créés étaient utilisés pour parer les dirigeants lors de cérémonies publiques au sommet de pyramides : ils apparaissaient alors comme porteurs d'un caractère divin, représentants légitimes des dieux sur terre. Le peuple, ébahi et ébloui, se soumettait alors à leur pouvoir incontestable.
Malheureusement, les conquistadors ne purent jamais voir autre chose dans ces métaux qu'une valeur économique et aussitôt arrivés, ils s'employèrent à faire fondre tous ces objets d'une grande finesse afin d'en faire des pièces d'or. Les seules bijoux qui purent être sauvés de cette folie destructrice furent ceux ensevelis dans des tombeaux et donc que les Espagnols ne trouvèrent jamais.