Dimanche 17 août. Une longue journée nous attend : nous partons nous perdre dans le Cederberg. Après quatre bonnes heures de conduite plutôt monotone, nous nous engageons sur la piste couleur ocre du parc à la recherche de notre auberge. Soixante kilomètres sont à parcourir, et comme la route n’en est pas vraiment une nous ne pouvons, une fois encore, dépasser les 40 km/h. Parfois nous aimerions vraiment conduire un 4X4 ! Enfin, nous sommes en vacances, rien ne presse, nous disposons de plus de temps que la plupart des voyageurs que nous rencontrons… C’est alors que ces pensées sont interrompues par un éclair déchirant le ciel qui se fait soudain menaçant. Des nuages sombres couvrent rapidement le soleil, le tonerre gronde et une pluie torentielle s’abat sur nous. Très vite, le petit sentier d’ocre se transforme en patinoire boueuse : cette fois nous regrettons vraiment le 4X4. C’est avec soulagement que deux heures plus tard nous arrivons dans notre fameuse auberge perdue au milieu de nulle part. Heureusement que nous avons prévu de quoi nous ravitailler ! Nous sommes accueillis par Chantal, dont les enfants viennent de repartir pour leur école (à 200km d’ici). Ils y resteront pour la semaine et retrouveront leurs parents vendredi soir.
Lundi 18 août. Après un réveil plus que matinal et un copieux petit déjeuner, nous partons à la découverte du parc. Les tons ocres, jaunes et orangés du paysage qui nous entoure nous donnent la sensation d’être dans le décor d’un western. Nos pas sont bercés par le chant des cigales et autres espèces inconnues ; nous sommes seuls au monde. Rapidement, nous débouchons sur des peintures rupestres réalisées il y a plus de 2000 ans par le peuple San (ceux que l'on appelle plus communément "Bushmen"). Nous retrouvons ensuite Chantal en début d’après-midi et ce qui était censé n'être qu’un “tea time” se prolonge jusqu’au dîner : elle nous parle de la politique du pays et nous nous sentons libres de poser toutes les questions qui nous taraudent depuis notre arrivée, nottament sur les différences entre Noirs et Blancs. Difficile cependant de se défaire des stéréotypes véhiculés par ces derniers : selon Chantal, tous les Noirs sud-africains sont corrompus et ce sont eux les uniques responsables du nombre record d'agressions sexuelles dans le pays...