Trois jours de traversée de San Pedro d'Atacama à Uyuni : sommets enneigés, lagunes colorées, dunes aux reflets dorés et étendues salées.
Il est 7 heures du matin lorsque nous passons la frontière bolivienne, et déjà nous en prenons plein les yeux : les paysages sont somptueux, et ce ne sont ni les rafales de vent ni le froid polaire qui vont gâcher notre plaisir.
Nous sommes six personnes dans une jeep qui nous transportera jusqu'à Uyuni. Rémi, notre chauffeur, est un Bolivien plutôt pince-sans-rire qui commence toutes ses phrases par "Mira chicos, ..."
Nous passons la journée à nous arrêter de lagune en lagune, toutes de couleurs diffentes et encerclées par des volcans. Notre coup de cœur : la Laguna Colorada, dont les minéraux qui lui donnent sa teinte rose orangée attirent des centaines de flamants roses.
La soirée sera un peu plus difficile : nous dormons dans un refuge à presque 5 000 mètres d'altitude et nous ressentons réellement le manque d'oxygène.
Le lendemain matin nous nous réveillons avec...la neige ! Il fait un froid de canard mais qu'importe : les flocons recouvrant le sable rouge et les pierres d'ocre nous offrent un décor époustouflant.
Nous nous arrêtons ensuite dans un cimetière de trains. Ces locomotives aujourd'hui à l'abandon connurent leur âge d'or sous la colonisation espagnole puisque ce sont elles qui transportaient l'or et autres métaux précieux extraits des mines de Potosi.
Nous passons la nuit dans un refuge entièrement fait de sel, signe que nous nous approchons du fameux "salar"... À quatre heures du matin le réveil sonne. Nous embarquons tous dans la jeep et roulons pendant presque deux heures. Nous y sommes : le désert de sel craque sous nos pieds, le soleil se lève à l'horizon. Au loin, rien ni personne ! Nous ne sommes que peu de chose au milieu de cette étendue de sel de 12 000 km2.
Le petit déjeuner aura lieu au pied de la Isla Incahuasi ("maison de l'Inca" en Aymara). Sur cette île poussent des centaines de cactus (les femelles ayant des branches et les mâles non) qui, mêlés à l'étendue blanche du salar, donnent l'étrange impression qu'ici la chaleur du désert côtoie la froideur de la neige.